"Traces" est le premier recueil publié par l'auteure.
D'autres recueils sont en cours d'écriture, certains sont déjà écrits.
L'un est inspiré de personnes, et évoque la chimie des rencontres, le hasard des coïncidences, et la résonnance des âmes...
L'autre explore la construction de l'identité personnelle, parfois inconsciente, à travers les rêves, les pulsions, les expériences intérieures, les étapes de franchissements émotionnels des obstacles trouvés sur nos chemins...
Extrait d'un recueil de poèmes à paraître sur le thème de la chimie des rencontres
Cheese cake
"... Me voilà prise sans déni
Les doigts dans la pâtisserie
Sur un refrain de glotte heureuse
A l'heure où j'ai ri de bon cœur
Je bénis cette pâtissière
Pour ce moment de pur bonheur..."
Extrait d'un recueil de poèmes à paraître sur le thème des chemins de l'identité
La même peau
"Elle était partie, laissant tout derrière elle. Pour avoir le sentiment de tout posséder à jamais. De ne rien pouvoir perdre. Tant que durera sa vie, éternellement vécue de la même façon.
Des gestes différents faits par les mêmes membres provenant de la même peau recouvrant la même personne, changeante à l’infini. Le même produit de ces paroles échangées et de celles non dites. Tout un lot de touchers, de catégories d’odeurs.
Et au moins un œil pour voir toujours. Et un cerveau pour se rappeler tout ce que ses yeux ont pu voir. Se souvenir de tous les touchers, des odeurs. Des compréhensions et des mystères. Un cerveau, surtout, pour accepter les mystères.
Et le noir quand il fait noir comme le jour quand il fait jour."
Autre extrait...
Larme brillante
"Lorsque coule une larme ruisselante et brillante.
Libérant la souffrance trop longtemps enfermée.
Comme j'aime ces larmes que repoussent certains.
La douleur se partage et la souffrance aussi..."
"...L'amour est accessible en toute situation.
Et l'oreille attentive lui montre le chemin.
Ce chemin qui égare ceux qui sont lourds de craintes
ou bien que l'on retrouve au carrefour de l'autre
Tu avais seulement bu un verre de trop.
Et coule cette larme dedans mon téléphone."
Le conteur en prose
Les pages du livres sont plus reines que le roi.
Je roulais vers un village qui n'avait pas de nom et dont l'histoire aux pages écrites, déjà jaunies, ne renfermait aucun secret. C'était tout simplement la vie. Elle jaunit vite. Elle se craquelle doucement tant que personne ne l'entend.
Lentement elle se décompose. Oublié de tous un instant sur l'étagère, le livre se transforme et se tient prêt à s'effriter, si on le touche. Un simple regard peut suffire à le laisser s'affaisser en silence. Un peu soulevée, la poussière autour retombe vite.
De toute façon, l'édition étaient dépassée et l'on peut retrouver l'essence moëlleuse de ses lettres à un autre endroit. Tout a continué. Eparpillé et qui repousse. Cela germe un peu n'importe où. Quelle différence ? Et pourtant certains humains craignent que, de la même façon que la noblesse a perdu son roi, le livre ne manque. Pourtant, il sait si bien trôner, jongler de tous ses mots, et les regrouper. De cour en cour, le troubadour infatigable transmet un espace de temps et laisse la nature faire.
Fou du roi, il peut s'arrêter parfois sur une fin de vie, apprécié d'un grand seigneur qui, très puissant, a grandement besoin pour croire survivre de le posséder.
Mais saltimbanques, apatrides, vivent plus longtemps que les rois, et tandis que la cour s'effondre et qu'elle fermentera bientôt, eux trouvent toujours des ressources pour rejaillir un peu partout, sans engrais, pour tenir debout.
Version en prose du poème "Le conteur" - Génèse du poème issu de "Traces"